FAVORISER LA COHESION SOCIALE CHEZ LES JEUNES POUR PREVENIR LES DISCOURS HAINEUX ET LA VIOLENCE POLITIQUE AU CAMEROUN

Atelier de consultation des parties prenantes dans le cadre du projet « favoriser la cohésion sociale chez les jeunes pour prévenir les discours haineux et la violence politique au Cameroun »

Le lundi 11 Décembre 2023, s’est tenu au Centre de promotion de l’entrepreneuriat féminin de Mandjou un atelier de consultation des parties prenantes dans le cadre du projet « favoriser la cohésion sociale chez les jeunes pour prévenir les discours haineux et la violence politique au Cameroun » organisé par la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté section du Cameroun-WILPF Cameroon et ce en partenariat avec l’association Femmes pour la promotion du leadership moral- FEPLEM avec l’appui financier du Fonds des Nations unies pour la démocratie FNUD.

Ce projet qui s’étendra sur 18 mois a pour objectif de réduire les discours de haine et prévenir la violence politique au Cameroun afin que les élections de2025 et les évènements politiques futurs puissent se dérouler dans un climat pacifique dans son implémentation s’étendra sur cinq des dix régions du Cameroun à savoir le Centre, l’Est, l’Extrême-Nord, le Littoral et le Sud-Ouest ; porté respectivement par les organisations de mise en œuvre ; Cameroon for a World Beyond War, Femmes pour la promotion du leadership moral, Action de solidarité pour les droits humains et la démocratie, Youth for Peace et Women’s Peace Initiatives.  Ces derniers seront chargés de :

• La mobilisation des parties prenantes locales et communication sur les activités du projet
• Formation des jeunes à l’activisme communautaire et sur leur rôle dans la prévention des violences
• Organisation des sessions de dialogue de solidarité et émissions de radio pour barrer la voix aux discours de haine
• Création de plateformes digitales pour des échanges entre les jeunes
• Facilitation des interactions entre les maires et les jeunes /plaidoyer pour leur participation au développement communal.

Présidé par Madame le Sous-préfet de l’arrondissement de Mandjou qui pour la circonstance était entourée de son état-major, l’atelier a connu la participation de 45 personnes parmi lesquels des leaders politiques, des responsables éducatifs, des conseillers municipaux jeunes, des journalistes, des leaders communautaires, des responsables d’ONG et OSCs, les experts sur les questions éducatives, politiques et de paix, des personnes déplacées internes et des réfugiés, le personnel du CEPREF et les représentants de WILPF Cameroon.

L’atelier a été ouvert par le mot de bienvenue de Chef du projet, suivi par l’allocution d’ouverture de Madame le Sous-préfet dans laquelle elle a remercié les porteurs de ce projet d’avoir choisi son arrondissement pour représenter la région de l’Est. Choix lié à la nature cosmopolite de cet arrondissement qui abrite une population diverse incluant les autochtones, les réfugiés des crises à répétitions de la RCA, les personnes déplacées internes suite aux exactions de Boko haram et de la crise anglophone. Son souhait est que cette initiative puisse aider au renforcement des liens d’amitié et de fraternité qui unissent les populations de Mandjou. Après la photo de famille et la pause thé, les activités se sont poursuivies avec la présentation des participants qui s’est faite par groupe de 2 personnes, chacune après quelques échanges avait la responsabilité de présenter son binôme.

Le Chef du projet a par la suite présenté le projet en déclinant tout à tour son objectif, son envergure, les partenaires de mise en œuvre, les activités des experts, les bénéficiaires et les résultats attendus suite à son implémentation. Elle a dans ses propos exhorter les hommes, femmes et jeunes, plus spécifiquement les leaders politiques et responsables éducatifs à œuvrer sans relâche pour faciliter et consolider la paix dans la région de l’Est. Quelques questions ont permis aux participants d’avoir d’avantages d’explications sur ce qui était attendu d’eux et les phases de l’exécution de ce projet.

La deuxième présentation faite par la présidente de FEPLEM a portée sur les actions locales menées par son organisation avec l’appui de WILPF Cameroon et de plusieurs autres partenaires au développement en faveur de la cohésion sociale avec l’emphase sur le Centre de promotion de l’entrepreneuriat féminin de Mandjou qui est un centre communautaire qui promeut la cohésion sociale et pacifique entre les populations de Mandjou et ses environs et tient lieu également de Centre d’écoute et d’accompagnement des victimes de VBG, de centre d’alphabétisation fonctionnelle et d’initiation aux petits métiers. Les défis et opportunités pour leur renforcement ont également été mis en exergue.

La troisième présentation de la journée a porté sur Comprendre l’ampleur des discours de haines et de la violence politique au Cameroun » faite par un Doctorant chercheur en gouvernance électorale qui à l’entame de son propos a rappelé le fait que le Cameroun est une société plurielle sur le plan physique et humain avec une diversité multiculturelle. Il jouit de deux héritages coloniaux : francophone et anglo-saxon; de quatre aires civilisationnelles : Soudano-sahélienne, Fang-Beti, Sawa ou côtière et Grassfields avec à la clé plus de 250 communautés ethniques. Cette diversité est malheureusement utilisé par des acteurs politiques exacerber les tension entre les différents groupes avec une très forte et violente implication des jeunes pendant les période électorales.

Ce projet arrive à l’aune d’un processus électoral d’envergure et son souhait et son espoir est qu’il contribue à apaiser les tensions qui sont souvent associées aux processus électoraux.

La quatrième présentation de la journée sur  « Elaboration d’un guide de méthodes pratiques à l’intention des enseignants pour l’éducation des élèves à la paix, au multiculturalisme et au vivre ensemble » par l’Organisation Nationale pour la Promotion de l’Education et le Développement (ONAPED) qui a été sélectionnée par WILPF Cameroon pour élaborer un guide de méthodes pratiques à l’intention des enseignants pour l’éducation des élèves à la paix, au multiculturalisme et à la cohésion sociale. Afin d’impliquer toutes les cibles à la conception de cet outil de formation des formateurs, un processus participatif et inclusif a été mis en place. Celui-ci comporte outre les ateliers de consultation avec les cibles, la collecte d’informations auprès d’autres acteurs (Responsables des services centraux du MINEDUB, du MINESEC et du MINJEC, Délégués, Inspecteurs d’Arrondissement, Chefs d’établissement et CMPJ, enseignants et encadreurs, parents d’élèves, etc).

Discours haineux et la violence politique au Cameroun  a été faite par Un Chercheur au CEFODEP  

Agir avec les partis politiques pour favoriser la cohésion sociale chez les jeunes

Fort du constat fait par les orateurs précédents, la situation au Cameroun mérite une attention particulière au regard des signaux alarmants que l’on peut légitimement observés. Mais loin d’être alarmant ou fataliste, il est urgent de trouver des solutions appropriées pour endiguer le phénomène de la haine politique et sociale et de favoriser l’éclosion de comportements qui encouragent à la paix, à l’amour et à la fraternité.  C’est tout le sens de l’action de WILF Cameroun et du Centre CEFODEP qui se matérialise à travers le guide projeté à l’intention des partis et acteurs politiques de notre pays. Pour Fournir aux partis politiques et acteurs politiques les instruments pédagogiques nécessaires pour contribuer à la préservation de la paix et des valeurs de vivre ensemble avant, pendant et après les élections de 2025 et Instaurer de façon durable les valeurs de fraternité dans les mentalités de tous les acteurs.

Les échanges ont permis de mettre en exergue les particularités des discours haineux à l’Est est que contrairement à Yaoundé et douala ont leur base sur la crise centrafricaine avec son flux important des déplacés externes dans les communautés d’accueil et les luttes intercommunautaires…

Il a été également question de savoir pourquoi est-ce que WILPF Cameroon et ses experts amplifient les explications au lieu de vous appesantir sur les solutions pour lutter contre les discours haineux. C’est parce qu’il s’agit d’un atelier de consultation qui consiste à prendre en compte tous les avis pour parfaire le projet. Le projet dans sa conception a prévu des ressources nécessaires pour la mise en œuvre de toutes les activités y afférentes sur le terrain. Toute fois le projet n’a pas la prétention de tout avoir prévu, au risque de ne pas en compte un certain nombre de risques.

 Plusieurs autres contributions ont porté sur le fait que les discours haineux étant déjà un fait réel dans la société camerounaise, il serait loisible de combiner la prévention à la lutte contre les discours haineux et les violences politiques. Pour une atteinte efficace et pertinente de l’objectif sur la sensibilisation des élèves sur les discours de haineux à travers les enseignants, il préconisé de s’appuyer sur les conseillers d’Orientation et les enseignants d’ECM. Car ces derniers abordent déjà ces thématiques dans leurs  enseignements.

Les activités de l’atelier se sont terminées par les travaux de groupe avec comme sujet :

-        Atelier de réflexion sur le contenu du guide des enseignants, constitué des participants enseignants : Elaborating a practical guide for peace education and non-violence in schools and societies as a whole

-        Atelier de réflexion pour enrichir le contenu du guide des partis politiques, constitué des membres des partis politiques et de la société civile  

ü  Restitution des travaux de groupe

ü  Fin de l’atelier